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| MAGMA, par Antoine de Caunes |
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Premier contact établi, avec Claude Engel (de Tours ) alors guitariste d'Oméga Plus, qui, dès qu'il franchit la porte de l'antre, n'en sort plus. C'est une frénésie complète. Pendant quinze heures d'affilée, Magma joue et rejoue "Kobaïa" en hurlant à en faire frémir les gentils Triangle et Variations qui répètent dans les studios voisins. A la même époque, Klaus Blasquiz est chanteur du groupe de rock Blues Convention. C'est le seizième groupe dans lequel il chante, errant de formation en formation sans jamais avoir l'impression de se réaliser pleinement. Étudiant aux Arts appliqués, il passe alors une grande partie de son temps à faire des bandes dessinées de science-fiction dont certaines sont publiées dans Actuel. Par la suite, il sera l'auteur de quelques pochettes du groupe. Klaus dessine comme il chante. Spectateur au Golf-Drouot, il découvre un jour Claude Engel qui joue encore avec son ancien groupe, et demande à le rencontrer. Alan Jack présente Klaus à Engel comme le meilleur chanteur de blues en France, rien de moins ! Et que fait le meilleur chanteur de blues français quand il rencontre le meilleur guitariste de blues du même pays ? Il lui propose de faire un groupe ! Engel explique à Klaus ce qu'il fait et emmène aussitôt le jeune prodige voir Christian chez Pathé. Celui-ci, tout à son délire, le remarque à peine. Klaus, de son côté, est emballé, et demande immédiatement à chanter dans Magma, Zabu s'étant absenté pour quelques jours. Réfugié derrière le piano, il entonne "Kobaïa" après quelques instants, sans que Christian lui prête guère plus d'attention. Klaus insiste : il veut être Magma. Quelques mois de répétitions toutes plus hystériques les unes que les autres. De ce travail inlassable émane une énergie sans mesure, toujours catalysée sur un "Kobaïa" qui s'épanouit de jour en jour. Le premier concert a lieu au Rock'n'RoIl Circus, juste après Martin Circus. Karl Knutt, pianiste classique d'un certain renom, se trouve justement dans la salle, plein de quelques bonbonnes de whisky. Le concert est à peine achevé que ce digne héraut de la musique dite klassique bondit sur sa table et se met à hurler : "C'est le meilleur groupe du monde !" L'alcool évaporé, le sentiment demeure et Knutt vient assister à toutes les répétitions chez Pathé, allongé sous le piano dans un complet toujours très strict et de magnifiques bottes de cow-boy. Magnanime, il ouvre son portefeuille, en extrait une liasse de douze mille dollars, et décide de produire le groupe. Pour commencer, il leur trouve une maison pour répéter au cur de la vallée de Chevreuse et prend en charge tous les frais. Christian remplace Eddy Rabin par François Cahen dit Faton en rapport à certaines protubérances stomacales, et, à la trompette, engage Paco Charleri qu'il avait rencontré au cours d'un concert, à la même époque que René Garber ; enfin Richard Raux prend les saxophones et la flûte, et Jacky Vidal joue comme second bassiste. |
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