MAGMA à l'OlympiaUn mot, avant le bouclage, sur le Musicorama Magma du 17 oct. Peu de monde, malheureusement: l'heure (18 h 30) ? L'afflux des groupes pop (Jethro Tull, Ten Years After, Deep Purple) sollicitant trop fréquemment la bourse des Parisiens ? Pourtant, un beau succès pour ces remarquables techniciens propulsés par la batterie d'un Christian Vander qui, tel Jon Hiseman chez Colosseum, pratique sans désemparer la pulsation jazz. La route de Magma est originale (c'est déjà un beau compliment) : peu de solos improvisés, beaucoup d'arrangements, et la permanence très réussie d'un climat "Kobaia" bien à eux. C'est une sorte d' "Opéra de quatre sous" pop qui constitue la trame de leur double album et qu'ils ont interprété sur scène ; "Kobaia", lointaine planète du bonheur symbolisée par ce beau rond rouge qui les domine ; "Kobaia", nouvelle langue imaginaire qui leur a permis de résoudre le difficile problème du pop en français. Des petits reproches ? Quand ça commence à bien chauffer, riffs bien balancés ou baroque mixage de sons, on aimerait parfois que ça se prolonge, et puis quelques solos, quitte à oublier parfois la belle ordonnance prévue. Vite, Magma à Pop 2, que les non Parisiens puissent juger sur pièces. Tout le monde a le droit de profiter du voyage pour Kobaia.
Philippe KOECHLIN
Rock & Folk n° 46 - Novembre 1970