Entretien avec Klaus BLASQUIZ,
par Christian LEBRUN

"Klaus, ce n'est pas un chanteur, c'est une cathédrale…". C'est ainsi que, dans la précédente "entrevue", Christian Decamps qualifiait Klaus Blasquiz, chanteur de Magma. Klaus Blasquiz possède, en effet, une puissance vocale impressionnante et l'utilise avec une grande originalité. Avec le batteur, Christian Vander, il fait partie de Magma depuis la création de ce groupe français si controversé. Le plus souvent, la très forte personnalité de Christian Vander a contribué à reléguer au second plan le personnage de Klaus Blasquiz. II n'était donc que temps de lui donner la parole, d'autant plus qu'après de profonds changements Magma semble aujourd'hui décidé à repartir de plus belle.

Christian Lebrun : II y a une question qui s'impose : depuis cet été, depuis le festival de Châteauvallon, on a peu entendu parler de Magma ; où en est exactement Magma ?
Klaus Blasquiz : La deuxième formule de Magma s'est éteinte au mois de septembre. On a dissous le groupe Magma, et au même instant on a reformé le groupe. C'est-à-dire qu'en fait il n'y a pas eu de dissolution, mais il y a eu quand même de profonds changements. II y a une nouvelle formule de Magma, déjà au niveau des instruments. De la deuxième formule, il reste Christian Vander, Jean-Luc Manderlier et moi. Nous sommes maintenant sept : une batterie, une basse, une guitare, un pianiste, un organiste et deux chanteurs. Il y a un nouveau phénomène, c'est que plusieurs musiciens jouent de plusieurs instruments. Un chanteur joue des saxes, moi je joue du glockenspiel et du saxophone alto, l'organiste joue du saxophone alto, le pianiste joue du saxophone alto, tout le monde chante.

CL : Quels ont été les principaux motifs de la dissolution de la deuxième formule de Magma ?
KB : Le principal motif est un problème d'esprit. II y avait des gens dans Magma qui n'avaient pas l'esprit de Magma, et nous sommes heureux - eux autant que nous - de nous être séparés ; tout en étant heureux d'avoir fait l'expérience de Magma.

CL : Quel est-il cet esprit de Magma ?
KB : C'est un composé : il y a l'esprit musical. Pour l'esprit musical, il y avait des problèmes. François Cahen (le pianiste) aimait bien jouer la musique de Magma mais n'y prenait pas le plaisir maximum que peut éprouver un musicien. Francis Moze (le bassiste) prenait vraiment le plaisir, mais il avait un besoin de liberté ; ça c'était un autre problème d'esprit, le problème de l'esprit de groupe. II y avait un autre problème, celui de l'esprit de travail : Francis Moze s'estime libre de choisir sa façon de travailler, alors que nous, on estimait qu'il fallait qu'il travaille sur certains plans.

CL : Les problèmes matériels n'ont pas dû non plus arranger les choses ?
KB : Il est bien connu qu'en France la musique est une chose de dixième plan. Avant, il y a le beaujolais, le steak frites, le camembert, etc. Même la chanson n'est pas vraiment à une place de choix. On est en discussion permanente avec des gens qui font de la musique classique, et c'est un véritable désastre en France. On peut dire que c'est le pays où il y a le plus d'ivrognes et le pays où il y a le moins de musique. C'est un désastre. C'est ce qui fait que le matériel est très cher, parce que les gens ne font pas de matériel musical où commencent à peine à en faire… D'autre part, comment vivre sans argent ? Comment veux-tu répéter pendant trois mois en payant des traites tous les mois parce que tu es obligé de payer un camion, etc. Au début, on a eu une aide providentielle d'un Américain, et puis cette dette de douze millions s'est trouvée reportée sur Philips qui nous en a fait l'avance. Et puis une fois qu'on a le matériel il faut pouvoir le renouveler. Maintenant on va signer chez A. &. M. aux Etats-Unis, on va peut-être avoir des possibilités d'arrangements ; la seule solution c'est de trouver des faux-fuyants, de se servir du nom de Magma pour avoir de l'argent…

CL : Quel est le bilan des tournées de Magma l'an passé ?
KB : Les gens viennent aux concerts de Magma, tout le monde peut le constater, les gens commencent à s'habituer à la musique de Magma. On a joué dans des endroits en France où il n'y avait jamais rien eu. C'était la première fois qu'il s'y passait quelque chose. C'est quand même grave à constater. Le résultat de la tournée est très positif ; mais, d'un autre côté, on peut se rendre compte qu'il faudrait en faire trois fois plus. En France pour obtenir 10, il faut faire 300. II y a certains pays où tu fais 10 et tu obtiens 300. D'un autre côté, comme pour Gong, on ne peut en rester là. Si on ne va pas aux Etats-Unis ou en Angleterre, on va tourner en rond.

CL : Sur le plan proprement musical, comment s'oriente la nouvelle formule de Magma ?
KB : Les musiciens de la nouvelle formule ont l'esprit général de Magma, alors la musique va être entière, si jamais la musique de Magma n'était pas entière avant ; c'est la continuité de la musique de Magma, c'est l'évolution de l'esprit. Il y a deux choses : il y a la musique de groupe, c'est-à-dire les morceaux composés par les musiciens, et puis il y a Mekanïk Kommandöh", avec les choristes. On est en train de répéter les deux.

CL : Parlons un peu du passé, si tu veux. Comment as-tu pris contact avec Christian Vander et Magma ?
KB : Je faisais partie d'un groupe de blues. Puis, pendant six mois, j'ai végété après l'avoir quitté. J'ai alors voulu faire un groupe avec Claude Engel. II m'a dit : "Je suis en train de répéter avec un groupe, viens donc à une répétition". C'était chez Pathé Marconi, au Pont de Sèvres, et je suis tombé sur Vander. Je l'avais déjà rencontré dans un studio dé répétition et, évidemment, j'étais tombé comme une mouche, comme tous les gens peuvent le faire en voyant Christian, surtout qu'en plus il était avec des musiciens lamentables, c'était un vrai désastre, et je ne voyais que lui, je n'entendais que lui. Bon, le hasard me fait venir avec Claude Engel et je le revois. Malheureusement il y avait un chanteur, c'était Zabu. II y avait Laurent Thibault à la basse, Claude Engel à la guitare, René Garber au sax, il y avait Guy René, un saxophoniste trompettiste qui joue avec Hallyday, il y avait un pianiste Américain. II s'est passé des petits changements et, au bout d'un mois, je me suis retrouvé chanteur. Laurent Thibaut s'est retrouvé producteur bassiste, et puis le groupe a commencé. On a répété dans divers endroits, en particulier dans une villa à Saint-Rémy lès Chevreuse. On a travaillé pendant neuf mois le premier double trente-trois tours. C'était fin 1969. Par la suite ça s'est décanté, on a trouvé Teddy Lasry, Richard Rault, François Cahen, Francis Moze et puis il y avait Paco qui, lui, était aussi à l'origine du groupe.

CL : Comment as-tu réagi à cette nouvelle musique ? Notamment au fait de chanter en kobaïen ?
KB : II y avait pour tout le monde, même pour Christian, une cassure totale avec tout ce qui avait pu être fait avant sur le plan pop-music. C'était un changement radical. A l'origine, on avait tout à faire ; on avait le groupe à créer, la musique à créer, le disque à travailler, la formule à créer. On avait des problèmes très variés, et la gestation a été un peu lente et un peu difficile. J'ai eu le sentiment de rentrer dans un rêve. Je savais ce qu'était Christian, je savais ce qu'il avait dans le ventre ; je l'avais vu chez lui jouer du piano… Quand tu vois Christian jouer de la batterie ou chanter en jouant du piano, si tu comprends pas, tu comprends jamais rien ; il y a un tel courant d'énergie qui passe que tu peux qu'être retourné, dans un sens ou dans un autre… J'aie travaillé au kobaïen avec lui à l'origine, et donc je n'ai pas eu de mal à m'adapter. Le kobaïen, au début, c'était des onomatopées, trois ou quatre mots d'onomatopées, et puis on s'est dit : on va faire la langue complète, on va faire le dictionnaire tant qu'on y est. Cela s'est fait au fur et à mesure. Depuis un an on travaille vraiment dessus.

CL : Vous étiez-vous posé le problème de savoir si oui ou non vous deviez chanter en français ?
KB : On s'est posé le problème, bien que dès l'origine il avait été décidé de chanter en kobaïen. Et puis, à un moment donné, on a dit : tiens, ce serait marrant de faire des choses en français. Mais on en est revenu au raisonnement qu'on avait tenu au début : y a pas de problème, la musique kobaïenne n'est pas faite pour le français, elle n'est faite que pour le kobaïen. Eventuellement, on a pensé faire ça ou en allemand, ou en russe, ou en slave. Mais, à ce moment-là, pourquoi pas en anglais ? La langue kobaïenne est parfois dure, parfois très sèche, parfois très ronde, très poétique, très slave. On a pensé qu'il n'y avait pas de problème au niveau de la compréhension. Les gens pouvaient très bien comprendre, écouter les paroles, même sans comprendre le sens réel, mot à mot. Et puis, il est pas dit que cela ne se fasse pas un jour.

CL : Mais est-ce que ce n'est pas une des raisons pour lesquelles certains ont qualifié Magma d'hermétique ?
KB : Hermétique ? Je suis désolé, sur les gens qui écoutent de la pop-music, il n'y en a vraiment que dix pour cent qui comprenne vraiment l'anglais. Personnellement ça me fait un peu rire. Il y a même des gens qui écrivent sur la musique et qui ne parlent pas anglais.

CL : Te souviens-tu de ce que as ressenti au premier concert de Magma, en 70, au Théâtre de la Musique ?
KB : J'étais vraiment aux Cieux, et je crois que je n'étais pas le seul. Il y a beaucoup de gens qui ont eu une surprise fantastique. Nous on était vraiment au comble du bonheur. On n'avait pas peur. On était tellement sûrs de nous, on avait tellement préparé notre coup. On est arrivé vraiment fort de ça, tu vois, et il y avait une telle électricité entre nous et les gens, c'était vraiment fantastique. II y avait du monde, les gens s'attendaient à quelque chose. Et puis il y a eu un contact. Les groupes qui sont passés avant nous faisaient franchement du rock'n'roll, et il y a eu une telle différence d'univers entre ce qu'ils ont entendu avant et quand on est arrivé… Ça s'est passé d'ailleurs à une échelle disproportionnée par rapport à l'époque, ça s'est pas repassé avant six mois. Maintenant ça se repasse, on sent que les gens obtiennent ce qu'ils attendaient de Magma. Ils attendent de Magma cet espèce de renouveau, de nouvelle naissance musicale. II n'y a pas eu de naissance encore. Parce qu'on a beau dire, le rock'n'roll dans les années soixante, y a pas eu de naissance, cela a toujours été des suites. De véritables naissance de la musique, il n'y en a pas eu depuis 1910, depuis Stravinsky.

CL : Pour l'Europe ?…
KB : Pour l'Europe. Dans une seule bulle féerique, je mets Bartok, Stravinsky et Ravel, Debussy. Je ne parle pas des contemporains encore, parce qu'il y a une nouvelle musique qui s'est créée, mais il n'y a pas une nouvelle éthique musicale. Si tu préfères, les gens ne sont pas encore intégré comme on est intégré à la musique de Stravinsky. Ou comme les gens étaient intégrés à la musique de Verdi à l'époque ; tous les Italiens chantaient Verdi… Tous les Hongrois ont chanté Bartok, Bartok qui a utilisé des thèmes paysans hongrois, et tout le monde pouvait sentir l'évidence musicale de Bartok. Pour nous, je pense que c'est un peu le même phénomène, il faudrait que les gens sentent l'évidence musicale de Magma en Europe. On est actuellement dans un bain musical qui ne nous correspond pas, c'est de l'eau froide ou de l'eau trop chaude, il nous faudrait de l'eau à notre température. L'eau trop froide c'est Alice Cooper, l'eau trop chaude c'est Stockhausen. C'est trop. L'origine de la musique de Stravinsky c'est le sentiment de la musique en Europe. J'estime moi que la musique russe, c'est la musique européenne. Y a pas d'autre musique. II y a la musique latine, restée à un stade populaire non évolué ; il y a une musique celte, qui est très belle, bon, il y a quelqu'un qui s'en est occupé c'est Alan Stivell et c'est très bien pour le principe ; mais, l'essence de la musique c'est la musique slave, on n'a que ce sentiment-là et quand tu l'entends ça pulse au moins autant que la musique africaine.

CL : Mais enfin, par certains côtés, et même si ça s'atténue vous poursuivez tout de même une tradition issue du jazz, du blues, du rock !
KB : II y a des choses à tirer de tout. L'expression musicale actuelle ne peut se faire qu'en écoutant tout. Même si on n'écoute pas on entend, on baigne dedans. On peut prendre les bonnes choses de tout. Il y a de l'Afrique dans Magma, il y a plus d'Afrique que d'Angleterre. II y a de l'afro-américain. C'est toujours le folklore, la musique première, et Magma se veut être une nouvelle musique première. On voudrait être la musique folklorique de l'Europe. La musique est une fonction physiologique, qu'on la fasse ou qu'on l'écoute, comme manger, dormir, voir, respirer, parler. Tu dois la faire, si tu ne l'a fais pas tu as des problèmes, tu as un blocage. Alors, il y a un rejet de ça sur autre chose : y a le pinard, y a la bouffe, la famille, certaines formes de militantisme politique. J'ai pu constater que les gens, d'accord ou pas avec nous et qui étaient militants politiques pour lesquels on a joué, n'aiment pas la musique, ils ne peuvent pas la sentir parce qu'ils sont bloqués.

CL : A ce sujet, vous avez eu des problèmes à Bordeaux je crois.
KB : Oui. Il y a eu un groupe d'ivrognes quia commencé à ressasser le vieux dicton "Magma fasciste", ils sont montés sur scène avec des kils de rouge en plastique et ils nous ont dit : buvez. On n'a pas voulu boire, on était là pour faire de la musique, on n'était pas contents qu'ils nous interrompent. On ne les a pas vidés. Ils ont compris qu'on s'occupait pas d'eux, qu'on continuait, ils sont descendus. Et puis, i1 y a eu la Ligue Communiste qui était là et qui a pris son parti de faire un "événement" comme ils disent. L'événement c'était de nous empêcher de nous exprimer. "Magma fachos, Magma fachos", on ne pouvait plus jouer. Ils étaient cinquante et il y avait sept mille personnes.

CL : Quelle est l'origine de ce "dicton" "Magma fasciste" qui poursuit le groupe depuis ses débuts ?
KB : Jusqu'à présent on luttait pas contre ça. On était ce qu'on était. Maintenant, on va lutter contre ça. Parce que si les gens comprennent pas ce qu'on est on va être obligé de le préciser. Les gens ne comprennent rien. D'abord, ils n'ont aucun sens de l'humour. Par exemple, ils ne peuvent pas comprendre que Christian fasse un discours. Le discours du premier double trente-trois tours, si ça ressemble à Hitler, moi je suis curé ! Un petit homme qui fait un discours violent ça ne peut être qu'Hitler. C'est pas Mussolini ou un autre, c'est Hitler ! Parce que la grosse vedette, en ce moment c'est Hitler. Tu n'as qu'à regarder les couvertures d'"Historia", "Machin", etc., Hitler c'est le tabou c'est la première case qu'on sort de sa cervelle… et puis un discours ça s'est jamais vu… Bon, voilà les raisons des malentendus au départ. Ensuite, alors, comme nous on s'est amusé de ça, on n'en a pas loupé une de crier "Heil Hitler", on était mort de rire de voir la connerie des gens ; mais on ne pensait pas quand même que ça irait jusque-là, on pensait pas que les gens viendraient aux concerts pour nous empêcher de jouer parce que soi-disant on est des fascistes. Eh ben, mon vieux, on y a eu droit !

CL : Sur le même thème, il y a un reproche que l'on vous fait, et qui est moins formel et plus profond : celui de vouloir restaurer une musique européenne, face à la prépondérance actuelle des musiques à base afro-américaine, de remémorer des souvenirs du style Wagner, etc.
KB : Oui, mais Wagner c'est l'essence de notre musique. J'ai des sentiments plus forts avec Wagner, Berlioz et tout l'opéra allemand qu'avec Joe Cocker. Pourtant, j'aime bien Ray Charles… Y'a pas de problème on aime bien la musique afro-américaine, on en a joué, on aime ça. Mais ce n'est pas pour cela qu'on doit en faire notre flambeau. II y en a des traces évidentes dans Magma. Mais on est ni africains ni américains. On l'est un peu maintenant par culture, mais on l'est pas par sentiment profond, quand tu vas aux Etats-Unis, tu comprends tout de suite comment tu es toi. Tu comprends que tu as dix pour cent de ce que eux ressentent. Je voudrais bien voir ici quelqu'un se vanter de le ressentir autant que les gens qui aiment le Tamla Motown aux Etats-Unis. On veut faire de la musique qui corresponde aux gens. Les gens ne vivent pas la vie de cette musique. Ils ne sont pas dans un ghetto noir, ils ne vivent pas à New York, Los Angeles ou San Francisco. La musique, ça a une origine sociale. On ne peut faire de musique afro-américaine en France en la ressentant vraiment. On veut pas empêcher les gens de jouer de la musique afro-américaine, mais on veut leur montrer qu'ils n'arriveront jamais à s'y exploiter complètement, à s'y découvrir.

CL : Mais depuis les débuts du rock en Europe, on en arrive à présent à deux ou trois générations habituées à ce son. Tu ne penses pas qu'il puisse y avoir accoutumance à la longue ?
KB : Non, ils ne sont pas accoutumés au son. Tu n'as qu'à écouter les groupes quand ils jouent, ils jouent "français", et ça se sent. Par contre, ce qui est important, depuis deux ou trois générations, c'est que les gens apprennent à jouer d'un instrument, ce qui est important c'est le phénomène de groupe.

CL : Que vous a apporté principalement Giorgio Gomelsky ?
KB : Giorgio Gomelsky, c'est l'être mythique que tout le monde espère. On attendait un Giorgio Gomelsky. C'est François Cahen, le pianiste, qui a su que Giorgio était à Paris. On faisait un concert pour l'A.J.S. à la Mutualité et on lui a demandé de venir. C'était juste à l'époque du deuxième album. Les premiers mots qu'il a dit c'est : "Ecoutez, les mecs la musique de Magma c'est fabuleux, mais vous êtes les rois des cons… parce qu'avec la musique que vous avez, avec les musiciens que vous avez, il faut absolument que vous fassiez quelque chose pour vous faire connaître." On ne faisait à l'époque qu'un concert par mois. II a fait travailler les cuivres qui jouaient avec des partitions. II les a fait bosser pour qu'ils apprennent tout par cœur. Giorgio a été le premier à s'occuper vraiment de la production de Magma. Et i1 a créé ce fameux circuit de Maisons de Jeunes qui nous a permis de pouvoir vraiment jouer devant les gens. Avant, on jouait très très peu en province. Cette année, on a fait un maximum de concerts. On est un des groupes à avoir fait le plus de concerts en France, avec le plus de succès. On a eu le prix de l'Académie du disque. Et on n'en a jamais parlé. Personne dans la presse ne rend compte des concerts. Si les gens ont envie de connaître Magma, il faut surtout qu'ils viennent nous voir sur scène. C'est très important.

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