MAGMA à Elancourt (19 février)

Magma joue du rock ! Magma a mis du rock dans le "De Futura" de Janik Top, et c'est tant mieux : la version entendue à Elancourt en est, jusqu'à présent, la meilleure (j'avais l'habitude auparavant de m'endormir au bout de dix minutes). Magmavishnu dédie un morceau a Jim Morrison, et cela sonne étrangement comme le "Crawling King Snake" de "L.A. Woman" en aussi beau. Stevie Vander chante admirablement bien (quelle voix, et puis de le voir debout micro en main comme un crooner, cela va en étonner quelques-uns !), joue du piano et bien sûr de la batterie sur des "chansons" enlevées, dignes de "Songs in the key of life", qu'elles soient ou non dédiées à Stravinsky.

Magma joue du rock. Ce n'est pas plus mal. Mais alors que Magma s'abstienne de démolir ses chefs-d'œuvre. On ne revient pas sur "Mekanïk", en tout cas pas avec ce groupe, ce n'est pas sa musique. On fait une croix et l'on recommence autre chose. Vraiment autre chose. Pour Magma, tout (je n'ai pas encore dit n'importe quoi) mais pas de demi-mesure ; cela ne lui va pas.

Cela dit, la formation actuelle n'offre vraiment rien d'exceptionnel. Benoît Widemann est de retour aux claviers et Guy Delacroix assure fort honorablement une succession délicate (Top). Ce qui a été perdu en virtuosité et en force est gagné en chaleur. Clément Bailly s'en sort très bien, et il y a de beaux plans de batterie entre lui et Vander. Jean de Antony, à la guitare, est le moins convaincant. Quant à Florence, qui double Klaus aux vocaux, elle souffre d'une sonorisation légendairement phallocrate.

Rock & Folk n° 123 - Avril 1977

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