Après bas-rock, beau-rock : Magma-rock
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Seuls les imbéciles ne changent pas. Et Christian Vander n'en est certainement pas un : la preuve, il a lui-même introduit dans son groupe un élément indispensable à la survie de sa musique : un autre batteur.
Ce deuxième batteur s'appelle Clément Bailly, on l'a déjà entendu jouer avec Hamsa-music et Alan Stivell. Sur scène, il a mis sa batterie 3 pas derrière celle de Vander. Une allée de cymbales (12) installée sur 2 rangées parcourt la scène d'une batterie à l'autre, comme un immense couloir. Percussions envahissantes, mais Klaus Blasquiz (le chanteur) est maintenant accompagné par une série de choristes, qui répondent à Vander à chaque fois que celui-ci chante et joue aux claviers... Nouvelle formation pour Magma qui garde une forte rythmique de guitare et de claviers. Voilà comment Vander parle de son prochain concert :
Nous avons l'habitude d'essayer toutes les salles et nous n'avions jamais joué dans l'Hippodrome, aussi nous avons voulu faire un concert exceptionnel et introduire les idées nouvelles d'animation de la salle et du public en même temps que notre musique, Jacques Pasquier et le Chariot-théâtre ont prévu une série d'interventions spectaculaires qui donneront du piquant au spectacle.
Tu joues des claviers sur scène maintenant, en joues-tu autant que de la batterie ?
Sur scène je joue plus de batterie que de claviers. Mais j'ai toujours rêvé d'avoir une deuxième batterie, pour pouvoir jouer du clavier et chanter. Quand tu joues de la batterie tu ne peux pas chanter en même temps, cela fait appel à deux sens trop différents et cela demanderait de se dédoubler complètement. Alors que les claviers, c'est Stravinsky qui expliquait ça, c'est aussi une rythmique. C'est la continuité de la batterie, mais tu peux chanter en même temps. En fait tu tapes toujours sur quelque chose.
Donc maintenant tu introduis des chose douces dans Magma ?
Maintenant on essaie de les faire plus lisibles. Mais la douceur a toujours été l'essence même de Magma. C'était beau, c'était pur et on était obligé de palier les manques de choristes et de cuivres par la batterie. Je pensais que la caisse claire pourrait remplacer dix chants. Ça tenait par la foi. Rien d'autre. On mettait tellement d'énergie que quand on chantait à deux on avait l'impression d'être 2 milliards. C'est toujours la même musique mais on fait plus sortir l'autre côté. A l'époque où tout le monde hésite entre le cool et le rock, nous on veut faire un mélange. La vie c'est comme le blues, y'a tout là dedans !
A l'Hippodrome de Paris, Porte de Pantin : Samedi à 19h 30.
Libération - 14 Mai 1977