MAGMAFin 1972, alors que Dynastie vient d'enregistrer un album qui paraît sur la marque anglaise Harvest, distribué par Pathé Marconi, il se fait supplanter par Ange pour le Grand Prix de la pop musique en 1972. Le jury, présidé par Henri Leproux, comprend : Jean-Bernard Hebey (RTL), Jacques Chabiron (Rock & Folk), Gérard Baqué (Extra), Jean-Paul Commin (Best), Eric Vincent (Salut Les Copains), Mike Lecuyer (Pop 2000), Jacques Barsamian, Franck Lipsik (Pop Music) et Alain-Guy Aknin (RMC). Ils plébiscitent Ange. Dynastie est second et précède Magma ; Ophiucus, les interprètes de "T'inquiète Pas M'man", quatrième ex aequo ; avec Alice, Ilous et Decuyper, Papoose, qui doit sans doute cette position au succès rencontré avec "Le Grand Cirque" . Viennent ensuite Il Etait Une Fois (numéro 8), Triangle (numéro 9) et numéro 10 ex aequo le guitariste-chanteur Jean-Pierre Castelain et Quo Vadis. Quo Vadis. un quatuor formé par le bassiste-chanteur Serge Doudou, avec le guitariste Jean-Loup Duret, le chanteur Ronie Lazareth et le batteur Jean-Paul Mercier, enregistrera trois 45 tours pour le label américain Atlantic. Le premier, "A Descendre Cette Rivière", fut très souvent programmé sur Europe 1.
La troisième place de Magma n'est pas une surprise. Le groupe de Vander est abonné aux accessits du Grand Prix de la pop musique française, et c'est bien normal car ses qualités musicales, et c'est encore le cas aujourd'hui, même si elles peuvent parfois paraître hermétiques aux non-initiés, dépassent largement le cadre national. Magma propose une musique beaucoup plus recherchée, qui nous entraîne vers le monde kobaïen du batteur Christian Vander. Entouré de musiciens comme le guitariste Claude Engel, le flûtiste Teddy Lasry, le bassiste Francis Moze, le pianiste François Cahen, et le chanteur Klaus Blasquiz, Vander est ambitieux. Magma démarre en 1970 sa carrière discographique avec un double album. Magma est plus qu'un ensemble de musiciens : c'est aussi une société baptisée Inirel (initiatives et réalisations) : Magma et leur manager Laurent Thibault la rebaptiseront bientôt Uniweria Zekt. Avantage de cette situation : la maison de disques qui distribue Magma n'a aucun droit de regard sur les morceaux à graver, puisqu'il est son propre directeur artistique. La musique de Magma est différente de tout ce qu'on a entendu jusqu'à présent. Mais pour l'interpréter, chaque musicien à dû être mis à dure école. Les membres de Magma connaissent le jazz, la pop, le rock, la musique contemporaine. Quarante musiciens ont été mis à l'épreuve avant la formation du groupe. Certains ne sont restés que quarante-huit heures. Vander estime qu'en France, il y a trop de mauvais musiciens, qu'il faut les évincer du circuit. II affirme que si le public ne ressent pas la musique de Magma, il ne mérite pas de vivre. Accusé de fascisme, Vander déclarera sept ans plus tard : "Les gens qui disent cela n'ont rien compris. La musique, l'atmosphère de Magma doivent être interprétées au second degré."
Dans son numéro 12, le mensuel Rock En Stock (mai 1978) fait une étude détaillée de la discographie de Magma et un panorama complet des musiciens ayant joué dans cette formation : tous les précités, mais aussi Zabu, Claude Olmos, Jannick Top, Didier Lockwood, Paganotti, etc.
Source : Idoles Story par François Jouffa - 1978 - Editions Alain Mathieu