MAGMA A LONDRESII y a chez moi une vieille contrebasse, une petite batterie, une guitare basse, quelques claviers, des flûtes à bec, de nombreux trucs de percussion de toutes sortes. Voir VANDER et ses collègues me donne envie de jouer de tous en même temps. Et du côté chant, je regrette en ce moment de ne pas parler le Kobaïen couramment pour mieux m'exprimer, de ne pas avoir une voix comme celle de STELLA, juste pour sa beauté, son expression.
Nous avons reçu un mélange des offrandes d'OFFERING et d'anciens morceaux de MAGMA, liés en marche douce. Il y a un va-et-vient de musiciens et chanteuses qui ne dérange jamais l'écoulement d'une musique jouée par cur du cur. Filet de petites clochettes ou énorme barrage de grand orchestre, toujours la même continuité.
Quelques moments avec VANDER derrière sa batterie, mais surtout on le voyait dans son rôle de chanteur, où il fait voir vraiment ses muscles. Et, tambour basque à la main, tremblant de tous ses membres, il chante, chante. Vers la fin il nous a offert un solo de batterie, ce qui se passe rarement de nos jours dans la musique que j'écoute. D'autres éléments de jazz sont là, bien sûr. Hommage à JOHN COLTRANE bien sûr. A Love Supreme. Des voix et des instruments s'entrecroisent de tous coins, on entend du piano hors scène. Par ailleurs, percussion presque africaine avec changements de tempo peu africains.
Enorme travail de grande invention et merveilleuse fusion. Pendant presque trois heures, je me sentais sain et sauf perdu dans ce monde, cet univers. OFFERING ? On vous en est très reconnaissant. On accepte, et on en veut encore.
Afin de retourner vers la terre, une petite explication pour l'événement des trois concerts de MAGMA dans un théâtre de Londres. Il y a STEVE DAVIS, un monsieur de 30 ans, champion du monde dans le sport très anglais de Snooker (espèce de billard). MAGMA, il les avait vus ici à Londres en 1975, ce qui l'a beaucoup frappé, et plutôt que d'acheter un cheval de course, il a créé Interesting Promotions pour faire ces concerts. Pour faire ça, il a dû perdre entre 50 000 & 100 000 F. Avec la disparition des concerts subventionnés, il faut un individu comme lui pour faire se passer de telles choses. Merci.
Mick HOBBS
Notes n° 30 - Mai 1988