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Retour aux sources pour
Christian Vander, qui se libère quasiment de toute orchestration et
interprète "extérieur" en produisant enfin son disque
solo. A la base de toute sa musique on trouve non pas la batterie, des calculs
savants et des écritures sophistiquées, mais une énorme
masse d'improvisation au chant et au piano, retravaillée souvent jusqu'à
l'extrême raffinement, et donnant des pièces composées
allant jusqu'à quarante-cinq minutes et plus. On découvre dans
"To Love" les racines de Magma et de toutes ses aventures musicales.
Un disque réservé aux curieux, aux fanatiques pour qui la forme
importe peu tant que "l'esprit" transparaît. On ne doute plus,
après toutes ces années, de la sincérité ni de
l'authentique génie de cet autodidacte, qui émerge pratiquement
seul d'un néant musical généralisé. Comme quoi
il ne suffit pas d'être béni des dieux ou même habile instrumentiste
pour avoir quelque chose à dire.
On ne " démontre " pas sa musique, on ne tient pas bien longtemps
à l'esbroufe et Christian le prouve avec un album sans concessions,
aride, d'une pureté monacale et qui tourne résolument le dos
à toute attaque d'un quelconque marché de la variété
rock. Et pourtant, il réussit la gageure de reproduire cette sensation
unique d'assister à la naissance d'une oeuvre sous nos yeux. II est
vraiment devant nous, seul, sur son piano : il improvise…
K.B.