Interview Philippe Bussonnet

La récente tournée de Magma a permis de découvrir des musiciens peu connus, mais passionnés, et dévoués à la musique de Christian Vander. Parmi eux, celui qui succède, entre autres, à Francis Moze, Jannick Top, Bernard Paganotti, Dominique Bertram, Marc Eliard, dans le rôle du bassiste : Philippe BUSSONNET. L'occasion d'une prise de Kohntark... !

Quel a été ton parcours musical, avant Magma?
Je suis complètement autodidacte, ça fait environ 10 ans que je joue, et j'ai été pendant longtemps en Province, à Belfort, où je jouais dans différents groupes, du rock, du jazz, un groupe de reprises de Magma(!). Il y a à peu près 3 ans, j'ai commencé à travailler avec Patrick Gauthier (excellent pianiste et claviériste, NDLR), avec qui j'ai fait de nombreux concerts et un album. Ca fait moins de 2 ans que je vis à Paris.

Comment as-tu connu Christian Vander ?
Dans le groupe de reprises de Magma, je jouais avec un batteur qui s'appelle Marc Delouya, qui connaissait Christian, et qui avait d'ailleurs joué dans Offering. Pour ma part, j'avais déjà joué avec Christian l'année dernière pour les 25 ans de Magma avec "Les Voix", et en 1991 pour le concert "Mekanïk".

Quelles sont tes influences musicales et "bassistiques" ?
J'aime beaucoup James Brown, Bootsy Collins, la Motown, James Jamerson. J'ai beaucoup écouté King Crimson à toutes les époques, Magma bien sûr, pas mal de jazz, mais ce n'est pas une musique que je pratique beaucoup, ne serait-ce que parce que je ne joue pas du tout de contrebasse. Parmi les bassistes qui m'ont donné envie de travailler l'instrument, il y a également Bernard Paganotti, et Jannick Top, qui devrait faire école tellement il est original. Il est l'une des raisons pour lesquelles je suis bassiste. J'aime beaucoup également le "Earth Wind and Fire" des années 70.

Le fait d'être un fan de Magma, puis d'en devenir musicien, avec en plus un batteur comme Christian, ça fait quel effet ?
C'est bien! C'est un gros travail d'écoute, d'apprentissage des morceaux, car il y a beaucoup de choses à mémoriser, c'est une musique qui se répète. Après il y a un travail de son, d'écoute, de mouvement, pour être toujours ensemble, dans le même mouvement de tempo. Ca met la pression et ça stimule à la fois, car c'est une musique qui a été tellement bien faite par d'autres avant, il faut suivre une certaine voie qui a été tracée depuis des années.

Succéder à des bassistes de légende dans un groupe de légende, c'est un challenge ?
Je n'y pense pas trop, surtout pas au moment de jouer, j'essaie de le faire à ma manière, je ne pourrais jamais refaire certaines choses de la même façon, j'essaie de faire au mieux !

As-tu d'autres activités musicales en dehors de Magma ?
Disons qu'en ce moment, j'ai carrément "le nez dedans", sinon je travaille dans un quintet avec Jean-Claude Buire, un batteur avec qui on s'entend très bien humainement et musicalement, et avec lequel j'ai souvent joué. Le groupe de Patrick Gauthier est un peu en "standby" en ce moment, et je participe à un groupe de compos, mais c'est encore en friche.

Quel matériel utilises-tu ?
Un vieil Ampeg SVT à lampes, et une basse de lutherie DNG, de Nicolas Petitbon, très simple, passive, accordée en Do Sol Ré La. Au tout début j'ai essayé la 5 cordes avec un Si grave, mais je ne la maîtrisais pas du tout, alors j'ai essayé la 4 cordes accordée en quintes, et je préfère le son de l'instrument comme ça. En dehors de Magma, il m'arrive d'utiliser des effets comme la Fuzz, la Wah-Wah.

Le futur ?
Toujours Magma, avec une future tournée plus importante au printemps 1997, et les groupes dont je t'ai parlé.

Propos recueillis par Thierry MENU
Basse Magazine - Janvier 1997

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