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Un enregistrement au Théâtre Déjazet
(Paris), en mai 1987, dans la série d'archives Akt, rappelle que la
scène a toujours été le lieu de l'accomplissement d'Offering,
versant acoustique et ouvert à l'improvisation des préoccupations
musicales de Christian Vander. On y retrouve, intensifiées, clarifiées,
certaines constantes omniprésence de la quête coltranienne (reprise
d'Olé, morceaux comme Cosmos ou Joïa), attention aux cycles rythmiques
(Anta), apport du mysticisme profane du rhythm'n'blues (Another Day) et des
chants sacrés du gospel. Claviers déroulés, percussions
en bataille - avec au centre Pierre Marcault -, voix de cœur et de feu
s'imposent au cours de ces deux heures. En finale, Vander, essentiellement
présent au chant et au piano, lâche un chorus de batterie d'une
musicalité que la plupart des batteurs ne songent plus à atteindre,
proche d'un Max Roach pour la recherche mélodique et d'un Elvin Jones
pour les éclats. Parfois moquée pour son " folklore "
(langage kobaïen, supposée baba-coolerie), la musique de Vander
sous toutes ses formes - électrique, acoustique, en solo, trio... -
a une nouvelle fois infiniment plus de vérité et d'avenir que
bien des resucées de certains sons de la même époque,
que des jeunes gens modernes s'appliquent à recycler pour l'air du
temps, en jazz, funk, rock ou techno.