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Ce nouvel opus clôture d’une certaine façon une œuvre
entamée dans les années 70. De fait, il présente une
longue suite – 46 minutes ! – réunissant et complétant
des thèmes abordés séparément sur des disques
légendaires tels que « Attahk » ou « Üdü
wüdü ». À l’instar de ce dernier ou du fabuleux
« Köhntarkösz », « Ëmëhntëhtt-Ré
» est imprégné d’une ambiance « Égyptienne
» qui renvoie à une mythologie fascinante.
Contrairement à ce qui se passait parfois, aucun instrument n’est
mis en avant ici. Une véritable masse sonore – un magma ! –
où s’entremêlent voix, guitare, basse , pianos, vibraphone
et batterie, emporte l’auditeur dans un tourbillon à quoi rien
ne résiste.
Tous les ingrédients habituels de la machine « zeuhl »
sont là : les chants en kobaïen, la basse grondante, les pianos
obsessionnels, les cycles incantatoires, les accents martiaux, la batterie
enflammée, avec cette alternance de passages célestes et de
moments de fureur pure, le tout assemblé dans un formidable mouvement
ascendant qui entraîne dans la transe…
Comme on peut le constater dans le DVD qui accompagne le CD audio –
on y voit Vander diriger individuellement ses musiciens, en travaillant mesure
par mesure… –, chaque note est pensée, pesée, respirée,
placée, pour servir l’ensemble.
Le résultat est à la mesure de ce travail pharaonique de haute
précision : impressionnant et complètement envoûtant !
Certes on est loin du jazz car tout est « écrit » –
il n’y a pas le moindre chorus dans « Ëmëhntëhtt-Ré
».
Mais cette musique organique, unique en son genre, y reste apparentée
par sa richesse – notamment sur le plan rythmique –, son esprit
libérateur et explorateur, et, surtout, son incroyable intensité…
Qu’on aime ou pas, impossible de rester insensible !
Christian Vander (dm, voc, p, elp, perc),
James Mac Gaw (elg), Philippe Bussonnet (elb),
Bruno Ruder (elp), Benoît Alziary (vib),
Emmanuel Borghi (p), Stell Vander, Isabelle Feuillebois, Himiko Paganotti,
Hervé Aknin Antoine Paganotti, Marcus Linon, Claude Lamamy, Pierre-Michel
Sivader (voc).
De janvier 2007 à septembre 2009.
Zïha Maxence "Zwenskaïa" Bislki et Eric Monnier