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MAGMA, par Antoine de Caunes |
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Wurdah Itah, le second mouvement (enregistré sous le nom de Tristan et Iseut, à la suite de l'affaire que nous avons rappelée précédemment), met en scène un peuple qui s'apprête à se mettre en marche contre son tyran. C'est un ensemble de chants de guerriers terrestres, rassemblés à l'occasion d'une révolte populaire. La troupe se déplace de village en village, glissant sur des traîneaux, dans des paysages de neige, grossissant au fur et à mesure de son avancée. Le regroupement a lieu dans une immense plaine désertique et l'ordre de départ est donné, illustré par deux thèmes : 1) la mise
en marche proprement dite, Dans le troisième mouvement, Mekanïk Destruktiw Kommandöh, on retrouve le peuple en marche, s'essoufflant sur un terrain difficile, et doublé de petits groupes qui évoluent à ses côtés sur les traîneaux dans la neige. Le tyran contre lequel ils s'apprêtent à lutter leur apparaît alors, mais il n'a de terrestre que l'apparence. Il leur vomit sa haine de l'humanité, l'échec total d'une civilisation dont les valeurs lui semblent définitivement dérisoires. Les guerriers continuent leur marche vers lui pour le détruire, mais l'irruption de cet être les a bouleversés. En marchant, ils se mettent à penser, en tant qu'individus, à ce qu'ils représentent exactement sur terre, et par conséquent à la signification de leur marche. L'Ange de Vérité, qui était d'abord apparu furtivement à l'un des hommes, est maintenant en pleine lumière devant son esprit; il lui dit : "Ne marche pas contre le guide, marche pour lui." Ce guerrier se sent soudain transformé, et comme le dit Vander, l'"Esprit de l'Univers" pénètre en lui. Un sourire de béatitude apparaît sur son visage et il se retourne au bout d'un certain moment vers ses compagnons pour leur faire part de sa joie : "Il m'a souri, l'Ange de Vérité", se met-il à chanter. Les trames harmoniques qui sont restées les mêmes que dans les premier et second mouvements s'élèvent alors, par l'intermédiaire des basses, jusqu'au Ré qui symbolise la note spirituelle, et dont on conservera la présence obsédante jusqu'à l'achèvement de la composition. Les apparitions de l'Ange se font alors de plus en plus nombreuses, et bientôt la foule s'aperçoit que le tyran qu'elle s'était décidée à détruire puisqu'il avait osé les accuser de toutes les corruptions n'est effectivement pas un tyran, mais un guide. Celui-ci, se manifestant à nouveau, leur fait comprendre que seule la voie de l'accomplissement spirituel en accord avec l'harmonie cosmique peut les sauver. Et eux, répondant à l'invitation, entonnent les chants qui font parvenir à la pureté extrême, avant d'entendre les commandements de l'Univers, dont le sens général est le suivant : Sagesse pour les légions de l'Univers. (Il 'est à noter que la traduction littérale des commandements n'a pu encore être faite, - voir Kobaïen -. Ces commandements ont pour tâche de magnifier les hordes de guerriers qui sont les protecteurs de l'Esprit tout-puissant qu'est "Kreünh Kormahn".) Ayant atteint à Cet état de grâce, ils peuvent à leur tour devenir des êtres immatériels, de pures idées, dévoués à cette harmonie qu'ils découvrent. Nebërh Gudahtt (sans traduction pour l'instant), le tyran de leurs ténèbres, prend forme devant eux (leur forme), et il leur explique qu'il est semblable à eux, ayant consacré sa vie terrestre à l'avènement d'un tel jour. Ensemble, ils reprennent les chants de purification, et ces chants étaient si beaux, dit la musique, et cette perception était si forte pour la perception humaine, qu'ils s'évanouirent dans l'espace. |
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