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MAGMA, par Antoine de Caunes |
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Pendant ce temps, Magma est donc en Hollande, secondé par des roadies (en plus de Loulou) tout à fait exceptionnels : Bob Ward et Tam, recueillis dans leur île lors d'un passage en Angleterre. Panique à bord ! Le matériel est rangé en cinq minutes, montre en main, avec l'aide de quelques litres de bière, et l'on en sème un peu partout sur les routes. Ils jouent en revenant au Cheap Festival où ils se produisent dans des conditions épouvantables, noyés dans la boue. Le festival est tellement "cheap" qu'"on" décide de ne pas les payer, problème résolu par un aller-retour à la caisse même. Les organisateurs pensaient qu'un groupe français pouvait bien mieux se passer de rémunération que les groupes anglais. Prestige oblige. Enfin le passage à Châteauvallon décide une bonne partie des musiciens, épuisés par les galères incessantes, à s'en aller. Faton, Seffer, Moze, Lasry et Toesca se retirent d'un commun accord. A la faveur de la relation de cet incident dans Le Nouvel Observateur, le public peut apprendre que Vander a déjà la gueule d'une pop-star (la mâchoire altière), et qu'il possède en même temps l'aura sexuelle (?) d'un Jimi Hendrix ou d'un Mick Jagger. On en apprend de tous les côtés A peu près à la même époque, un concert qui a lieu à Douai se termine de manière encore plus sanglante. René Garber est venu se joindre au groupe pour l'interprétation de "Mekanik", et, à la fin du morceau, quand le public commence à se disperser, un spectateur, plein de ce bon humour français qui nous vaut un prestige international, envoie sur Vander sa cigarette allumée. Hélas, ce dernier l'a vu au moment fatal, et il lui envoie par retour du courrier son tabouret de batterie dans la partie du corps où siège, paraît-il, la pensée. Une trentaine de spectateurs, ayant déjà trouvé le concert trop cher, entonne alors l'air bien connu "Magma facho Magma facho ", assimilant dans un élan superbe et généreux les exterminateurs en masses des camps de la mort avec des musiciens qui pensent à autre chose qu'au bienheureux "Love and Peace", et le proclament. Vander et Stundëhr sautent alors dans la salle en hurlant et à eux deux refoulent à coups de chaises l'attroupement des badauds. Un épisode de rapports tendus dans l'histoire d'un groupe pas "cool" du tout. |
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